mercredi 4 novembre 2009

Panorama Bombayite











l’hôtel Taj, oui oui, celui qui a été bombardé en novembre 2008
- la Gateway of India : originellement un arc de triomphe colonial commemorant la visite de George V ; l’ironie de l’histoire a voulu qu’en 1947, au départ des Anglais, le dernier bateau britannique prit son départ de ce port…
- la mosquée Hai Ali, qui s’enfonce dans la mer
- Marine Drive, la longue baie de Bombay qui rafraichit si doucement la ville

Ganesh Chaturthi

Nous étions allés à Bombay pour le “festival de Ganesh”. En deux mots, c’est la fête du Dieu éléphant, qui s’étale sur plusieurs jours. On fait ses petites ablutions, on achète un Ganesh (miniature ou maxi, au choix) que l’on vénère plusieurs jours. L’apogée, à la fin du festival, reste l’immersion de Ganesh. Rivieres, lacs, mers recoivent alors des centaines de milliers de Ganesh..

Parenthèse : « Dans le temps » faits d’argile, ils étaient « eco friendly », mais la méchante mondialisation a petit à petit préféré le plâtre, ce que les poissons indiens, eux, n’ont pas préféré ...

Il n’en reste pas moins que le jour de l’immersion, tout s’enflamme, s’allume. Les tambours habillent les rues d’un vacarme infernale, les bijoux des femmes qui dansent les accompagnant en rythme. Les couleurs des saris, des salwar kameez se mélangent avec la poudre de santal rouge dans un tourbillon étourdissant. Vraiment, les cortèges se succèdent un par un, tous invitant les touristes que nous étions à se mêler à la procession. Un vrai concours d’endurance. La dernière pooja (prière) réalisée, et chantée, signe l’immersion, et Ganesh, porté par de robustes hommes disparaît sous les flots. Au petit matin, Chowpatty Beach à Bombay est transformée en cimetière d’éléphants et de couronnes de fleurs… La plage est vide, la magie est passée.

mardi 25 août 2009


Et ça, c'est ma coloc. Anne-Sophie de son joli prénom. Camarade des premiers jours, du vol Paris-Delhi, de la recherche d'appart, l'emménagement... Petit vent frais, d'intelligence, de pragmatisme, de douceur que seule, la gente féminine peut apporter à un groupe peuplé de grands garçons =)


Anne-So c'est encore la voisine de classe, de cafet', de rickshaw, de taxi ou de train selon les occasions. C'est le petit lien avec Sciences Po. Anne So, cest aussi la terrasse (oui, arfaitement), le thé froid ou chaud, le jus d'orange, les clés, les DVD, le nutella et la mode (lol). Anne So, c'est ma non-motivation poussée à l'extrême. Anne So c'est l'alphabet hindi, mais aussi les comptes (traduction: c'est avec elle que je suis censée apprendre l'alphabet depuis un mois, et avec elle que nous devons faire les comptes depuis quelques millénaires)


Et Anne So c'est le rire. Et ça c'est cool :)

Lodhi Gardens


Les « Lodhi Gardens » étalés sur 90 acres, abritent la tombe de Mohammed Shah, de Sikander Lodhi, de Sheesh Gumbad et de Bara Gumbad, le tout dans une architecture du XVème et XVIeme (dynastie des Sayyid and Lodhis, une dynastie Pathan qui régna sur l’Inde du Nord). La tombe de Mohammed Shah a un interet particulier, puisqu’il reste peu de structures architecturales du XVIeme (pour cela Lodhi Garden est un lieu de préservation, en 1936 on a déplacé 2 villages qui s’étaient créés autour au fil des ans). La tombe est fondée sur une structure octogonale, plitot originale, avec des pierres chhajjas sur le toit et des guldastas sur les coins. Aussi, au milieu du jardin trône le Bara Gumbad ("Grand Dome"), juste une arche à laquelle sont attachées trois mosquées construites en 1494 sous le regne de Sikander Lodhi. Les jardins ont été concus sous le Raj britannique par Lady Lady Willingdon, qui a donné son nom au parc jusqu’à l’Indépendance. En 1968 à nouveau il a été à nouveau repensé par J.A. Stein.


C’est beau, serein, un havre de paix pour les amoureux, les delhites marcheurs du matin et les passionés de yoga! La journée était ensoleillée, un très beau souvenir !

Humâyûn Tomb


Petit topo historique


Humayun est le second empereur moghol (1508 - 1556). En 1530, il hérite d'un empire que son père n'a pas eu le temps d'organiser et qu’il tente tant bien que mal de consolider, surtout à l’Ouest. Pendant ce temps, Sher Shah Suri a renforcé sa position au Bihar et se lance à la conquête du Bengale. Humâyûn le rattrape et lui fait un siège de six mois au fort de Chunar en 1537, mais est défait à Chansa en 1539. Humayun doit alors fuir pour Agra (le pire bien sûr étant qu’il eût à laisser son harem à son ennemi…) Il poursuit sa fuite jusqu’en Perse, où le Shah lui accorde une armée pour regagner son trône. En 1544, Humâyûn prend Kandahâr, et Kaboul à son frère Kâmran en 1547. Mais en 1549, Kâmran s'empare de Kandahâr, mais son frère le défait, lui crève les yeux et l'envoie à La Mecque en pénitence.Après la mort accidentelle de Sher Shah, en 1545, durant le siège de Kalinjar, son fils Islam Shah lui succède. Mais Humâyûn est maintenant prêt à revenir en Inde pour récupérer son trône. En 1554, il entre à Peshawar, puis en 1555 occupe Lahore, puis Dîpalpur. La même année, la bataille de Macchiwara contre les Afghans consacre sa victoire. Humâyûn entre finalement Delhi, il a retrouvé son trône après 15 ans d'exil. Il termine cette vie aventureuse en 1556 en tombant dans un escalier... C’est toujours amusant de s’attarder sur la fin des grands hommes =) Son épouse Hamidâ Begam lui construira un mausolée à Delhi, le modèle des tombes mogholes avec jardin.

Journée très sympathique à Humayun Tomb, en compagnie d’Anne-So, de Bruno et de Pierre. Le grand achèvement, c’est d’avoir payé le tarif indien (10 roupies) plutôt que le tarif touriste (250 roupies) puisque nous avions (enfin, ils avaient) leur carte d’étudiant indien J En fin de journée, quand les rayons du soleil couchant frappent ce mausolée rouge, l’effet est garanti. Les tombes à l’intérieur sont très sobres, une plaque de marbre blanc gravée d’inscriptions arabes dans un beau style calligraphique (trop pour que je puisse déchiffrer !)
Wagah

A 45 minutes de route se trouve Wagah, l'unique point de passage terrestre entre l'Inde et le Pakistan, à mi-chemin, entre entre Amritsar (dans le Penjab indien) et Lahore (capitale du Penjab pakistanais). Wagah est situé sur la ligne de démarcation mise en place par Cyril Radcliffe lors de la Partition de 1947, et s'est retrouvé coupé en deux après cette date.
Chaque soir une cérémonie est organisée qui met en présence les soldats des deux pays qui se rejoignent pour se serrer la main avant que le portail matiérialisant la frontière ne soit fermé. Ensuite chaque armée procède, de son côté, à la descente de son drapeau et à son très méticuleux pliage.

C’était un moment grandiose. Une ambiance très populaire, saturée de nationalisme, de couleurs, de chants et de danses. Avant que la cérémonie en elle même commence, Indiens, Indiennes, touristes se relaient pour courir avec le drapeau indien brandi au dessus de leur tête, sous les acclamations des tribunes enflammées. On devine que le même genre de spectacle se déroule derrière l’écriteau en arabe affichant ‘Pakistan’. Puis, au pic de l’excitation, des chants indiens, l’hymne national, bombardés à tue-tête, et toutes les femmes et les filles qui dansent au milieu…Electrisant. Des coups de trompettes, des gardes (déguisés semble-t-il, mais non c’est juste un uniforme très spécial) droits dans leur botte et les slogans s’enchainent au rythme des « Hindustan Zindabad » tandis que derrière les grilles la réponse se fait en ourdou, scandée de « Allahou Akbar ». Une cérémonie mieux qu’un spectacle, qui fait partie des maigres occasions de réchauffement des relations entre ces deux pays. Une ambiance plus bon enfant que ce à quoi nous nous attendions. Vraiment, j’ai beaucoup aimé.

Pour ceux que ça intéresse voici un lien qui vous en donne un aperçu : http://www.youtube.com/watch?v=66972icv5sk